« Il faut libérer le spectateur de sa condition de spectateur… »


                                                                      Augusto Boal Théâtre de l’opprimé 1977




    En 1965 Émile Copfermann fait paraître dans la collection Cahiers libres le Théâtre populaire pourquoi ? Interrogeant, à travers le théâtre et son histoire, l’ensemble des pratiques culturelles. Pratiques qu’Émile Copfermann a synthétisées ainsi dans la revue Partisans : « Par théâtre-mouvement nous désignons des entreprises parfois marginales, parfois officialisées qui intègrent le théâtre aux luttes politiques, sociales ou à la fois culturelles et politiques, et constituent alors un des moyens d'expression de groupes sociaux, de partis, de syndicats ou de minorités culturelles. Par théâtre-institution, il faut comprendre l'entreprise théâtrale plus ou moins socialement et structurellement intégrée, à laquelle l'État reconnaît en tout ou partie, une mission, dont la réalisation doit corroborer les valeurs prônées par lui. »

Jean Marie Boeglin dans le même numéro complétait cette appréciation en écrivant : « Être douillettement subversif n'a jamais déplu au pouvoir libéral qui encourage d'ailleurs une certaine révolte, en la subventionnant même, sachant fort bien que se faire « remettre en question » par quelques intellectuels « en état de passion » a toujours désamorcé d'autres bombes bien plus dangereuses. »




    À travers ces questions il s’agit également de soutenir les nouvelles pratiques théâtrales apparues avec le développement des luttes sociales aussi bien en France que dans le reste du monde.

    En 1971, sous la dictature des militaires brésiliens Augusto Boal, le fondateur du théâtre de l’Arena de Sao Paulo au Brésil, met en scène Arturo Ui de Bertolt Brecht. Il est arrêté,  torturé, expulsé de son pays. Il sera accueilli en Argentine puis en France, au festival de Nancy, qui a su faire éclore quelques espérances magnifiques, mais surtout dans les rencontres de Bollene de 1978, organisées par le mouvement Freinet.


    En 1977 Émile Copfermann édite le Théâtre de l’opprimé qui commence par cette phrase : « J’ai voulu avec ce livre montrer que le théâtre dans son intégralité est nécessairement politique, parce que toutes les activités de l’homme sont politiques et que le théâtre en est une. »


   En 1977, dans la collection Malgré Tout, François Maspero édite Dario Fo. À cette date Dario Fo a rompu avec les institutions officielles italiennes et le parti communiste, il a créé le collectif théâtral la Commune.





































VERS UN THÉÂTRE DIFFÉRENT

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