Ce troisième livre d’Anne Monteil-Bauer nous entraine dans les procès incohérents qui jalonnent la vie de Pinar Selek, femme ô combien courageuse qui vit exilée en France depuis la fin de l’année 2011. Pinar Selek est persécutée par la justice turque depuis 23 ans parce qu’en sociologue et en femme libre, elle s’est intéressée à des sujets interdits en Turquie, en particulier la question kurde. Elle le disait en 2020 sur son blog de Mediapart, « la répression pèse sur toute personne qui critique, qui crée, qui réfléchit, qui pose des questions en Turquie. ». Depuis plus de 30 ans, Pinar Selek interroge et lutte contre tous les systèmes de domination, contre toutes les formes de violence et de discrimination et contre toutes les atteintes faites à la liberté.

Nous ne regarderons pas ailleurs, récit et impressions, a été écrit par Anne Monteil-Bauer, membre du Collectif  lyonnais de Solidarité avec Pinar Selek à son retour d’Istanbul où s’était tenu, le 19 décembre 2014, son quatrième et dernier procès. L’autrice retrace le moment particulier qu’est un procès, ainsi que le parcours de la sociologue et militante. Elle rend également hommage aux chaînes de solidarité qui se mobilisent pour maintenir en alerte l’attention internationale et demander justice.

Si nous vous invitons à lire (et faire lire) ce texte aujourd’hui, c’est parce que le calvaire de Pinar Selek n’a toujours pas pris fin. «Mon procès», écrit-elle, «est un exemple de la continuité historique du système répressif» [de l’Etat turc]. Ce récit, comme chaque marque de soutien petite ou grande, rejoint l’ensemble des voix qui demandent l’acquittement définitif de Pinar Selek.

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