l’homme livres
homme livres      homme libre

    « Les salauds de tous les partis ont sans doute crié victoire quand en 1982 ils ont vu François Maspero renoncer à son métier d’éditeur. Mais ils se sont réjouis trop vite : ils avaient oublié l’auteur... 

    L’inquiétude qui est l’antichambre de l’espérance. Cette inquiétude qui ne cessera d’animer pour notre bonheur, François Maspero... En couverture de son premier livre Le sourire du chat où se lisent les blessures qui l’ont façonné, Maspero glisse cette confidence longtemps retenue : “J’ai peiné à retrouver le sens du mot liberté”. J’invite à le lire tout simplement parce que ce mot, il nous l’a appris. »

           

                                               Edwy Plenel. Préface à L’honneur de Saint-Arnaud

LA PLAGE NOIRE

1995

Seuil éditions



    Il est beau, brillant et brave. Sa vie est un roman d'aventures, une traversée du xIxe siècle. Mais c'est aussi l'histoire exemplaire d'un homme qui construit sa carrière sur le mépris des hommes et qui gagne.

« Ce général avait les états de service d'un chacal », écrit Victor Hugo. Il peut trahir, tricher, tuer, tout est légitime dès lors que l'ambition coïncide avec le service de l'État. C'est ainsi qu'Achille de Saint-Arnaud sert la monarchie de Juillet, la République, l'Empire. Il mène en Algérie une guerre de pillage et d'extermination. Elle lui vaut son bâton de maréchal. Il assied Louis Napoléon sur son trône en massacrant les Parisiens. L'empereur le couvre d'honneurs. Il meurt en Crimée, victorieux, en héros et en saint. Pour Sainte-Beuve, il est « l'exemple idéal à offrir à la jeunesse française » : l'honneur de Saint-Arnaud se confond alors avec celui de son pays. L'honneur ou le déshonneur?


Edwy Plenel. Préface à L’honneur de Saint-Arnaud

LES ABEILLES

ET LA GUÊPE

2002

Seuil éditions

    Qu’attend Alberto sur la plage noire ? Sa fille, chaque soir, sur le chemin de l’école. Le retour des pêcheurs dans la nuit. Des nouvelles de sa femme qu’il aime, de son pays, du monde. La vérité sur l’assassinat de son meilleur ami. Ou les hommes qui, peut-être, viendront l’arrêter. Cela se passe dans un pays dont le nom importe peu. Un de ces pays qui, ayant subi une dictature, vit désormais ce que dans les journaux on appelle « le difficile apprentissage de la démocratie ». Toute sa vie Alberto a résisté et s’est battu. Mais y a-t-il encore aujourd’hui une place pour les gens, qui comme lui, « ne peuvent s’empêcher d’être toujours un peu ailleurs » ?                                                               

L’HONNEUR DE

SAINT-ARNAUD

1993

Seuil éditions

2009

Seuil éditions

« Ils se racontent des histoires, ceux qui se bercent de l’illusion que les maisons ont une âme à elles. Si les maisons en ont une, c’est seulement celle que forme l’ensemble des âmes de ceux qui les habitent. Jamais elles ne pourront parler à des intrus sans mémoire de la chaleur que leur communiquaient les vivants d’alors, de l’écho des voix au sein de leurs murs, des odeurs de cuisine et de fleurs, du vent de la mer qui faisait claquer les volets. L’âme des maison, la vraie, ne survit que dans le souvenir de ceux qui y ont vécu. »

           

                                                               

DES SAISONS AU BORD DE LA MER



C’est à une véritable traversée des « paysages humains »

que nous convie François Maspero.

Il y fait dialoguer étroitement le présent et le passé,

et c’est dans cette constance même du

va-et-vient de la mémoire que se tissent les

fils de son récit.


Récit qui lie la révolte et le combat, la résistance

et l’engagement. Ainsi du dernier combat de son père,

au camp de Buchenwald, de la mort de son frère,

résistant, sur les bords de la Moselle,

et de ses propres engagements,

ici en France et ailleurs : pour l’Algérie, par

exemple, mais aussi en Amérique latine, à

Cuba, dans les Balkans, en Bosnie.


Combats encore, et toujours résistance, des

amis rencontrés un peu partout et aimés

d’une même constance, qui sont, comme il

dit, « du côté de la vie ». Et puis, aujourd’hui

comme hier, l’interrogation permanente sur le

sens à donner à toutes ces « piqûres d’abeille ».

           

                                                               

2004

La Quinzaine Littéraire Louis Vuitton

On peut faire un tour des mots comme on fait un tour du monde. Rien de tel que la forme de l’abécédaire pour voyager par les chemins buissonniers. Dans « l’immense géographie des mots » l’auteur en choisit quelques-uns, libre ensuite au lecteur de se déplacer à sa guise. Mots-îles ou mots-continents, on y séjourne le temps qu’on veut, et toujours en transit. C’est à un voyage de ce genre, dans le temps autant que dans l’espace, que nous convie François Maspero. Temps de la mémoire : paysages et êtres disparus de l’enfance. Espaces d’aujourd’hui : Cuba, Bosnie, Balkans, Varsovie, terre et peuples meurtris de Palestine et d’Israël. Un mot suffit, et les images affluent. Images-souvenirs, légères comme des cartes postales : « Baleines », « Chemin de fer » « Sirènes »... Images plus graves pour décrire le présent : « Deuxième patrie », « Frontières », « Liberté »... Tirées du grand désordre

du monde, ces images, éclatées finissent par recomposer, comme en filigrane, le parcours d’un auteur qui n’a eu de cesse de lire et de faire lire les : « paysages humains ».


TRANSIT & CIE

Voyager avec François Maspero

« Il se souvint soudain d'autres oiseaux,

très lointains dans sa mémoire. Où était-ce ?

Là-bas, sur cette autre île aux portes de l'océan

qu'il avait quittée dans la brume et où il n était jamais revenu.

La chambre où Claire et lui s'étaient réchauffés l'un contre l'autre comme

des enfants égarés, le passage régulier du faisceau du grand phare à travers

les volets, l'appel de la corne de brume, les oiseaux qui avaient cogné à la fenêtre

à leur réveil. La nouvelle entendue à la radio, la fin du combat, la défaite, la mort, très loin,

sur un autre continent. Et son désespoir, son amertume, son sentiment que rien ne

serait plus comme avant, et que peut-être ça ne valait plus la peine de rien

écrire. Pourtant il avait continué. Témoin, toujours témoin. Tout restait

toujours possible, s'était-il acharné à répéter, à se répéter au long

de tant d'années. Désir acharné d'espérance. Il entendit

un froissement d'ailes. L'ombre était tombée

sur la terrasse et la dernière mésange

s'était envolée. »              

2006

Seuil éditions

LE VOL DE LA MÉSANGE

Un jour de printemps, au temps des cerises,

François et Anaïk embarquent à Roissy, tête de

ligne B du RER , pour une croisière au long cours.

Direction : la station terminus, Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

38 gares, 50 kilomètres de rail, de la plaine de France

aux vallées du Hurepoix. Ils logeront sur

place. Elle prendra des photos.

Il écrira.

1990

LES PASSAGERS

            DU ROISSY-EXPRESS

Seuil éditions

LE SOURIRE DU CHAT

« Très bien dit le chat ; et en même temps il se mit à disparaître très lentement, en commençant par le bout de sa queue et en terminant par son sourire, qui demeura un certain temps après que le reste eut disparu. Bon, j’ai vu souvent un chat sans sourire, pensa Alice ; mais un sourire sans chat ! C’est la chose la plus curieuse que j’ai jamais vue de toute ma vie ! »

                                                                                                                Lewis Caroll

                                                                          

1984

Seuil éditions

Luc a treize ans. Son frère l’appelle le Chat Il veut jouer à la guerre : en cette année 1944 c’est la guerre qui joue avec lui. Il rêve de partir vers l’Orient sur le dos d’un éléphant très sage : cet été-là, les fugues se font à dos d’automitrailleuse. Il fait des avions en papier les vrais avions larguent des bombes. Il rêve de nager au large avec son frère, de marcher dans la forêt avec son père : son frère est parti se battre en parlant de “liberté”, son père a été arrêté. Comme sa mère, Luc aime le piano mais sa mère aussi a été arrêtée, et la musique lui parle de mort. Dans la France libérée, Luc attend les siens. Reviendront-ils ? Il voudrait ne plus être seul : mais les autres ont trop à faire. Luc les regarde. Saura-t-il dire adieu à son  enfance ? Il essaye de sourire.

LE TEMPS

DES ITALIENS

1998

Éditions Point

    Lise, une orpheline de douze ans, règne en princesse sur un univers sauvage qui ne s'appelle pas encore« la Côte d'azur » et où l'on parle « sa langue », le provençal. Nous sommes en 1942 : l'armée italienne occupe le midi de la France et bouleverse le domaine de Lise. Peu à peu, pourtant, le lieutenant Mario parvient à l'apprivoiser. Sur la plage déserte où elle guette silencieusement la mer, l'horizon, le bruit des vagues et du vent, il lui parle. Avant de partir pour Stalingrad, il lui dit que le monde est fait de mémoire et d'espoir. Lise restera seule sur la plage. Mario ne reviendra pas.  Les amis de Lise, « les étrangers » que ses grands-parents cachaient dans une grande maison abandonnée et qui ont été déportés, ne reviendront pas non plus. Mais, jusqu'à son dernier rendez-vous avec ses souvenirs, près de cinquante ans plus tard. Lise n'oubliera jamais ce que lui a dit le lieutenant italien : sa vie entière s'écoulera, pleine et lumineuse, sans que s'effacent les visages et les voix des disparus, sans qu'elle oublie les couleurs et les odeurs de son pays, également disparu. Elle restera toujours fidèle au temps des Italiens.


                                                               

LE FIGUIER

BALKANS-TRANSIT

1997

Seuil éditions

    En compagnie du photographe Klavdij Sluban, François Maspero sillonne les Balkans à plusieurs reprises pendant cinq ans,à la recherche d'une autre Europe. De l'Adriatique à la mer Noire, de la frontière du Kosovo à celle de l'Ukraine, il chemine sur les routes et s'attarde auprès des habitants, laissant au plaisir du pas le temps de la rencontre.

L'histoire défile alors en même temps que le paysage : splendeur et misère des villes, des plaines et des hommes, grandeur et barbarie des peuples albanais, grecs, serbes, bulgares, turcs, arméniens, bosniaques et roumains, tantôt s'attaquant à leurs voisins, tantôt jetés sur les routes de l'exode. A F écoute des bruits du monde et de la parole des hommes, François Maspero nous donne ainsi à lire le saisissant portrait de ces Balkans en crise, et nous permet de mieux appréhender ce qu'il nomme un

« grand réseau cancéreux de frontières ».


                                                            

© À plus d’un titre