Le texte...
Je peux te raconter Jourdan que dans mes mains, lopin d’affolements fertiles, elle frissonne et sur ma peau s’écoule sa source nocturne. Poitrine contre poitrine, entre soupir et cri, j’appartiens aux quatre éléments. À la fascination, à la parole, à la mémoire, à ce qui deviendra plaie. Notre ombre dans la chambre délimite le prodigieux projet d’aimer.
L’interstice entre son corps et le mien demeure continûment divisible. Pour expliquer cela, je serais capable d’aller jusqu’au mensonge tant l'agencement de cet entre-deux m'angoisse. Elle le sait bien, qui n’a qu’à se tendre pour que le miracle d’un avenir possible se reproduise.
À force d'amarrer dans le secret, nous parviendrons à jouer avec le verbe aimer à tous les temps. Le temps de la pluie qui frappe aux vitres et celui du soleil sur une place de village. Le temps des rires et celui des étreintes. Qui s'engoue n’a rien à redouter, voilà ce que porte en graine nos futures nuits.