Le texte...
L’idée de cette anthologie, Le Combat et autres nouvelles, n’est pas de faire une édition des meilleures nouvelles : beaucoup sont susceptibles d’être éditées plus tard pour le même bonheur du lecteur.
Il s’agit plutôt de mettre en perspective une esthétique de la densité, de la musicalité, du rythme et de montrer comment elle peut s’inscrire dans l’extension, sans proliférer mécaniquement.
Une partie non négligeable de l’œuvre semble appliquer à la lettre le principe borgésien selon lequel la réalité n’est qu’une modalité du rêve. Il ne s’agit pas, ici, d’une spéculation abstraite donnant lieu à une littérature conjecturale, mais de la matière même de ses nouvelles et romans.
Averti ou non, selon les cas, le lecteur est attrapé dans une représentation qui peut prendre des formes multiples, à la frontière entre rêve et réalité, et qui constituent la dimension essentielle du personnage.
L’espace-impasse. Quintero reprend à son compte la rêverie en tant que propriété du « moi », où le narrateur découvre ce qu’il est, plus fortement encore que par le réel. « Partie de chasse » est un exemple, où certains verront une influence de Cortazar, de ce que la catégorisation espace/temps prête le flan à la critique par la découverte de porosités inattendues.
Cette circulation ne se fait pas seulement dans l’opposition rêve/réalité, mais aussi dans l’opposition des époques (XIIIe /XXe siècles). « Partie de chasse »
Les fictions quintériennes offrent le plus souvent des narrateurs masculins, guerriers ou chasseurs, sur le statut desquels il est permis de s’interroger : héros ou héros dégradés, voire anti-héros. Le fait est qu’ils sont rarement situés dans un contexte socio-politique trop défini, qui briderait la dimension onirique. En conséquence, les personnages féminins, nombreux et contrastés, occupent une place de choix sur des registres allant de la tendresse à l’érotisme et de la soumission à la tyrannie.