L’AUTRE EUROPE
1945-1989 de Yalta à la chute du mur

« Le despotisme socialiste bureaucratique est imprégné de tendances contradictoires qu’il est incapable d’amener à une synthèse quelconque et qui affaiblissent inéluctablement sa cohérence. Les contradictions tendent d'ailleurs à s’exacerber et non à diminuer…

On sait que la bureaucratie socialiste a tiré les leçons des défaites essuyées par la bourgeoisie : elle connaît le danger de toute liberté d’association et d’information. C’est pourquoi la résistance à l’oppression et à l’exploitation, dans le système du despotisme soviétique, se déroule dans les pires conditions sociales. Dans l’histoire, aucune classe d’exploiteurs n’avait jamais disposé d’un pouvoir si étendu. Mais, si cette concentration est source de force, elle recèle aussi des faiblesses, comme en témoigne toute l’histoire poststalinienne du communisme. »



                                        Leszek Kolakowski,

                            Thèse sur l’espoir et le désespoir





Le socialisme soviétique  n’a jamais été accepté par les peuples, seule la contrainte a permis son maintien jusqu’en 1989. Dès juin 1953, trois mois après la mort de Staline, les ouvriers de Berlin Est se révoltent. C’est la première révolte d’une longue série, juin 1956 à Poznan en Pologne, octobre 1956 à Budapest, 1968 à Prague, 1970 à Gdynia et Gdansk en Pologne, 1976 toujours en Pologne à Ursus, Radom et Varsovie, en 1980 c’est la grève du chantier naval de Gdansk et la création de Solidarnosc, l’implosion du système soviétique mettra encore neuf ans pour se réaliser.


En réalisant un travail éditorial essentiel sur les « voix »  de « l’Autre Europe », François Maspero a pris son public à rebrousse-poil. En quelques années, il a publié, outre la revue bimestrielle L’Alternative,  les principaux textes politiques de l’opposition démocratique à l’Est et il fit connaître des témoignages capitaux sur la vie et les crimes du « socialisme réellement existant ». Les premiers textes ont été publiés dans la revue Partisans en octobre 1968, puis il y eut la publication de la lettre au Parti Ouvrier Unifié Polonais de Jacek Kuron et  Karol Modzelewski.






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