Le texte...
« À les regarder loin derrière, nos vies souvent prennent du lumineux, on leur découvre après coup un sens que sur le moment elles étaient loin d’avoir. »
Et c’est de sens qu’il s’agit, pour le personnage de cette histoire, Max, en quête d’une direction et de la meilleure façon d’aborder la vie. Voilà un type classé délinquant tendance petite arnaque qui se retrouve impliqué dans un meurtre. Parce que Max a un pote qui s’appelle Joseph. « D’abord un corps, donc, Joseph, et remarquable, ensuite un esprit, mais moins puissant, et le tout au service d’une absolue absence de morale, d’une évolution dans le mal avec une aisance, une légèreté telles que muni d’un peu de bienveillance on aurait pu là au moins lui trouver des grâces. » Là où nombre d’auteurs de thrillers vous dépeignent le mal à coup de phrases toutes identiques, Marc Pellacœur change la donne.
« Les gens, souvent, leur vie, c’est l’histoire d’un contexte. Ils bougent à l’intérieur, gigotent, s’excitent, mais n’en sortent jamais. Ils ont des destins de poissons rouges avec lesquels ils s’arrangent au bonheur, et pour les voir, les voir vraiment, ce n’est pas difficile : il faut trouver le bocal. »
Tout y passe, le monde du travail, les expressions toutes faites, les petites cases prévues par la société, les gens qui s’en éloignent, les codes sociaux et la prétendue « fraternité ». L’amour, la sexualité, les communistes et la guerre, le cinéma, les westerns et les gangsters, y’a des bouts de plein de chose dans Aux vents !
Max Pellacœur le personnage, on y voit forcément un miroir de l’auteur Marc Pellacœur, surtout quand il aborde le sujet de l’écriture.
« Ecrire, qu’elle m’a dit une fois, c’est dérouler du sens au plus profond qu’on peut et une fois là se débrouiller pour que ça déborde encore.
- Des idées ?
- Oh, les idées c’est rien, tout le monde en a. Un jour il y aura même des machines pour ça. Non, c’est la vie qu’il faut rendre, la vraie et celle de l’écriture, avec du sentiment derrière, du juste, du discret, qui est là, retenu, et qu’on laisse filer un peu quand même, en douceur, sans étalage, rien de pire. De la tendresse pudique pour ceux un peu sensibles qui la sentiront au moment de la traversée. »
Article de Caroline pour le réservoir culturel de duclock