solidarité des peuples colonisés                                                          
       « Il est bien certain que le désir du colonisateur est que le transfert du pouvoir              politique qu’il détient se fasse au profit d'un héritier (personnage ou groupe d'intérêts) capable de lui assurer la conduite téléguidée des affaires du nouvel état et surtout la continuité du pouvoir économique au bénéfice de la métropole. »          

                                                                      Mehdi Ben Barka, écrits politiques 1965.

En Asie, en Afrique et en Amérique latine à la fin  de la seconde guerre mondiale les peuples colonisés engagent la bataille de leur libération. La conférence de Bandung en avril 1955 montrera que le mouvement de libération est d’autant moins homogène qu’il est pris dans l’affrontement entre les USA et l’URSS. L’écrivain noir américain Richard Wright dira de cette conférence qu’elle fut à juste titre : « Un moment décisif pour 65% de la race humaine ».

Après le renversement de la dictature de Batista, c’est à Cuba, sous l’impulsion de Mehdi Ben Barka secrétaire général de l'UNFP (Union nationale des forces populaires), que se réunit en janvier 1966 la Conférence de l’Organisation de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique Latine (OSPAAAL), la Tricontinentale. Deux mois avant, Mehdi Ben Barka est assassiné dans les rues de Paris par un commando où collaboraient les services spéciaux marocains et le SDECE français. Mehdi Ben Barka était un opposant redoutable pour la stratégie de l’impérialisme américain. Les débats de la conférence ont abordé la question essentielle de savoir comment les mouvements révolutionnaires pouvaient tenir tête à l’agression du bloc capitaliste, sans tomber dans la dépendance du grand frère socialiste.


En 1967, quand s’ouvre la conférence de l’OLAS (Organisation Latino-Américaine de Solidarité) :


« L’enthousiasme de la jeunesse latino-américaine pour la révolution cubaine, le prestige de celle-ci sont à leur zénith. C’est un immense élan de générosité, un immense espoir qui montent comme une vague de fond des campagnes, des bidonvilles, des mines et des universités. Fidel Castro fait proclamer la lutte armée comme la voie fondamentale de la révolution en Amérique Latine - et non, précise-t-il, comme la voie unique - et la suprématie de la lutte dans les campagnes sur la lutte dans les villes.

Dans la seule Amérique Latine, ces années-là, toute une génération, des centaines de cadres révolutionnaires, des milliers de militants totalement purs et généreux sont montés au combat et y sont morts. Pour qui reprend aujourd’hui la liste des délégués latino-américains de 1966 et de 1967, il y trouvera surtout le long défilé des camarades disparus dans la lutte ou dans les prisons. »  François Maspero


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