La longue marche des noirs americains
vers l’égalité

« Martin Luther King, Baldwin, MalcolmX, ne sont pas trois solutions historiques possibles au problème noir, entre lesquelles les Américains pourraient choisir. Il n'existe pas plusieurs visages d’opprimés ; l’un, conciliant et de bonne compagnie ; l’autre, esthète, prêt au dialogue malgré tout, et qui espère encore avidement convaincre ; le troisième, désespéré, qui ne croit plus qu'au combat. Il n’y en a qu'un seul, qui bouge, qui se transforme lentement, de l’étonnement douloureux et encore plein d'espoir, à la haine et à la violence, aux envies de meurtre et de destruction. King, Baldwin et MalcolmX jalonnent le même et implacable itinéraire de la révolte, dont il est rare que le ressort, une fois lâché, ne se détendra pas jusqu’au bout. »


                     Albert Memmi, Les chemins de la révolte, préface de Nous les négres, 1965.


L’esclavage a été aboli aux USA en 1865, il est remplacé par l’apartheid  et sa triste formule « divided but equal ». Il y a les écoles, les tramways, les toilettes réservés aux blancs, et les autres aux noirs. La même année, la création du Ku Klux Klan est là pour maintenir la terreur.

Après la première guerre mondiale, des intellectuels noirs et des libéraux blancs s’organisent dans la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) qui obtiendra une première victoire en 1954 quand la Cour suprême des USA déclare anticonstitutionnelle la division raciste à l’école. Parallèlement Wali Farrad fonde le Black muslims, qui, dans les années 1950, sera dirigé par  MalcomX avant que ce  dernier soit assassiné en 1965.

En 1955 à Montgomery en Alabama, une femme noire Rosa Parks, refuse de céder sa place à un blanc comme la loi ségrégationniste américaine l’exige. Après sa condamnation à dix dollars d’amende la communauté noire décide le boycott des bus de la ville. Il va durer un an, avant que la Cour suprême juge illégale la ségrégation dans les bus. De cette action Eldrige Cleaver, un des fondateurs du Black Panther Party dira : « à ce moment, quelque part dans l’immense mécanisme de l’univers un engrenage de la machine s’enclencha. » (revue Partisans).

Le mouvement des droits civiques débute historiquement avec cette action. Il est organisé principalement autour de trois associations : le Southern Christian Leadership Conference (SCLC) fondé par Martin Luther King en 1957, le Congress of Racial Equality (CORE), fondé en 1942 et le Student Nonviolent Coordinating Comittee (SNCC). Face à cette mobilisation, la réponse des gouvernements fut claire : insultes, coups, prison, torture, intervention de l’armée contre les ghettos,  assassinats, plusieurs dizaines par an, dont celui de Martin Luther King en 1968.


L’assassinat de James Meredith en 1966, amplifia les divisons au sein du mouvement des droits civiques. A Oakland, dans la baie de San Francisco, Huey P. Newton et Bobby Seale créent le Black Panther Party for Self-Defense : « Nous croyons que notre combat est une lutte de classe et non pas une lutte raciale. » Le parti apparaît au moment des fortes mobilisations contre la guerre du Vietnam et des tentatives d’organisation des peuples colonisés à La Havane. Mobilisation dans lesquelles il sera partie prenante.

Ensemble ils obtinrent l’abolition des Loi raciales aux USA.

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