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Justice pour Albert Lévy !

Communiqué de presse du 11 décembre 2003


« Albert Lévy a été substitut à Toulon de 1991 à 1999. Ce magistrat, qui ne cache pas ses convictions républicaines, fait l'objet, depuis cinq ans, de poursuites judiciaires. Initialement, il lui était reproché d'avoir remis à un journaliste un procès-verbal d’audition mettant en cause le Front national dans la gestion des cantines scolaires de Toulon.

Cette mise en examen était assortie d'une obligation de soins médicaux : Albert Lévy était soupconné de ne pas être sain d'esprit parce qu'il voyait des fascistes à Toulon. Il avait dû subir des examens psychiatriques pour déterminer son "seuil de tolérance à l'antisémitisme". La récente élection à Toulon d'un bâtonnier d'extrême droite dont les propos antisémites sont connus montre, s'il en était besoin, qu' Albert Lévy n'était pas fou.

En 1999, la plus grande partie du dossier d'accusation était annulée. Mais Albert Lévy a été à nouveau mis en examen pour violation du secret professionnel. Il sera jugé en mars 2004, au moment des élections régionales. Le 24 juin dernier, on apprenait que Jean-Marie Le Pen s'est constitué partie civile contre Albert Lévy. Cela révèle le sens de l'acharnement dont il est l'objet.

Albert Lévy clame son innocence. Son dossier est vide de toute substance. Comme l'écrit le Syndicat de la Magistrature, il s'agit de mettre hors d'état de nuire un magistrat auquel on reproche les convictions dont il a fait preuve lors de son passage au tribunal de Toulon.

La section de Toulon de la Ligue des droits de l'Homme renouvelle son soutien amical à Albert Lévy, et demande que justice lui soit rendue, non seulement pour les propos antisémites dont il a été victime, mais aussi à cause de l'injustice du procès qui lui est intenté. »

Fiche personnelle

Nom : Albert Lévy est magistrat au tribunal d’instance de Vienne, il est membre du Syndicat de la Magistrature et de la Ligue des Droits de l’Homme.

Extrait de la préface :

Albert Lévy est magistrat. Les personnes qu'il voit chaque jour ne sont pas, bien sûr, dans leur état « normal » ; elles traversent un moment de turbulence dans leur vie et se trouvent face à une instance du sacré de notre société : la justice, qu’Albert Lévy représente et incarne. Il sait, de par son parcours, la vérité et la profondeur de la pensée de Platon : « il n’y a pas de justice mais des actes de justice », et la différence est immense. Si la Justice existe, il y a lettre morte par rapport à laquelle le vivant doit s'adapter, se faire violence, voire disparaître ; en revanche les actes de justice adviennent toujours dans un contexte précis et émergent d'un large ensemble qui comprend les justiciables, les victimes, les magistrats, les textes de loi... Il s'agit donc, d'une série d'actes contextualisés qui engagent les protagonistes ; Albert Lévy a défendu et défend cette conception de la justice, il en a d'ailleurs payé le prix. Être magistrat, assumer la complexité de la société implique de ne pas être, à I'instar de la statue de la Justice, aveugle.