ROGER MARTIN
 
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à plus d’un titre

Extrait...


Sa scolarité est sans éclats. Il suit d’abord le cour Mauprés, avant d’entre au lycée Montaigne. Les dossiers du lycée ayant été détruits dans un incendie, on ne sait rien de ses résultats. Il passe ensuite à Louis-le-Grand. On note sa bonne conduite, son intelligence moyenne, son esprit vif et fantaisiste, son caractère un peu emporté. On souligne son irrégularité. Il interrompt ses études pour cause de maladie avant de les reprendre au lycée Buffon, où il passe ses deux bacs et fait la connaissance de Bernard Lemoine. Tous deux sont passionnés de littérature. Ils sympathisent et Lemoine deviendra, jusqu’à l’ « Affaire », le meilleure ami d’Henri Girard. C’est alors que se produit un incident qui va modifier considérablement les relations entre le jeune homme et son père. Puni sérieusement à la suite de mauvaises notes, il ne veut pas affronter son père et fait une fugue de vingt-quatre heures. Il part pour Rambouillet, descend dans le plus grand hôtel de la place. Naturellement, au président du tribunal qui lui dira : « Déjà à cet âge-là, vous avez l’idée des choses coûteuses, à quatorze ans, ordinairement, on ne sais pas encore bien choisir les palaces », il répondra qu’il n’a fait que choisir l’hôtel où ils descendaient parfois son père et lui... Le soir même de sa fugue, il fait téléphoner pour dire qu’il rentre à la maison. Son père vient le chercher en personne le lendemain. Bouleversé, mais exceptionnellement calme et sans colère, et décidé à faire voir l’adolescent à un médecin. Celui-ci, le docteur Robin, lui conseille plus de précaution, plus d’ouverture, plus de relations avec son fils. Comme le dira très bien le garçon au procès, « il avait cru faire son devoir en assurant sa vie matérielle et il entrevit tout à coup qu’il ignorait son âme… Comprenant tout à coup ce qui manquait à son fils, Georges Girard, s’employa à le remplacer ». En fait, la fugue aura été l’occasion d’un rapprochement profond et durable entre Georges et Henri Girard, d’où naît même une sorte de complicité chaleureuse. Henri dira au procès : « Nous avons alors commencé, mon père et moi, à nous comprendre d’une manière extraordinaire. Je ne voulais rien exagérer, mais j’ai la conviction qu’une affection comme celle qui existait entre mon père et moi est rare. » George Girard est un esprit brillant, cultivé. 

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Fiche personnelle

Nom : Roger Martin 

Auteur d’une trentaine d’ouvrages – enquêtes, essais et bandes dessinées –, parmi lesquels AmeriKKKa, Voyage dans l’Internationale néo-fasciste, Main basse sur Orange, L’Empire du mal ? Dictionnaire iconoclaste des Etats-Unis et la série B.D. AmeriKKKa. Il a également publié une dizaine de romans noirs dont Jusqu’à ce que mort s’ensuive au Cherche Midi et la trilogie L’agence du dernier recours au Seuil.